étrange animal

Qui n'a jamais voulu changer? Changer de vie, changer de nez, changer de couleur de cheveux, changer de prénom, changer de caractère...


J'ai voulu changer et je me surprends encore à le vouloir.

Changer tout, repartir à zéro sans facteurs déstabilisateurs, sans croqueurs de moi, sans oppresseurs de cerveau de moi, sans médecins qui me prennent pour le hamster qu'ils martyrisaient enfants, sans son souffle et son corps qui m'ont soumis malgré moi, sans ces envies qui me feront crever, sans cette vie qui ne tient qu'à un fil, sans ce physique et ce corps qui ne sont pas celle que je suis, sans ces cauchemards et ces araignées mangeuses de moi, sans ce sang qui coule dans mes veines et qui n'est pas mien.

Une cigarette, vite j'étouffe, une bouffée, fumée salvatrice, je respire, je reprends pied, je soupire, plaisir, bien être...

Je me demande que faire de ce temps qu'il me reste, je me demande ce que je veux, en fait je ne veux rien, juste vivre, juste du plaisir, juste des pâtisseries à volonté, juste de la baise pour le plaisir animal qu'on en retire, juste souffrir pour me sentir exister, juste mourir en ayant tout vécu, tout testé, mourir sans accroches et sans regrets.

Je me demande comment vous réfléchissez, non mais parfois je me sens un peu seule sans mes délires, enfin parfois je dirais même souvent. Je passe parfois pour une connasse hautaine car j'arrive à aligner des mots de plus qu'une syllabe, parce que je ne m'habille pas comme une salope, parce que je baise sans qu'on soit obligé de m'acheter, parce que je suis blonde et c'est bien connu les blondes: toutes des connasses! Parce que j'ai envie de faire mon sac et de me casser, que je ne veux pas ce que les autres recherches: stabilité.

J'ai l'impression d'être bridée, restreinte à respecter certaines règles qui ne sont pas miennes, j'ai l'impression d'étouffer, je me sens emprisonnée dans une vie que je n'ai pas choisi, je me sens prise au piège comme un animal.


Sauver ce qu'il reste à sauver, sauver le peu de dignité qu'il me reste, sauver ces brides de moi qui font ce que je suis...